Gérer mes refus
C’est la première fois que je m’offre l’aventure de “vivre de mon art”. C’est un rêve que j’ai depuis toujours et j’ai mis de l'argent de côté pour y arriver. Le concept est simple : tant que j’ai les moyens financiers de survivre, je continue.
Cela signifie que je vis principalement grâce à mes droits d’auteur et mes droits voisin (musique et littérature), ainsi qu’à des prestations et, espérons-le, à des subventions.
Voici les « hameçons » que je lance dans l’univers :
Sollicitation de subventions auprès du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et du Conseil des Arts du Canada (CAC).
Soumission de demandes de financement « autres » (par exemple, Musicaction).
Candidature à des concours ou festivals musicaux.
Proposition d’un texte pour un prix littéraire.
Soumission d’un article pour une revue culturelle.
Demande de séjour en résidence (musique ou écriture).
Demande de mentorat.
Demande d’emploi (Pourquoi pas?! Si l’opportunité idéale se présente).
etc.
Récemment, en consultant ma boîte de réception, j’ai découvert un message de refus pour ma candidature à un festival. Honnêtement, je ne me souvenais pas d’avoir envoyé mon dossier. La réponse m’a tout de même déçue et cette déception m’a fait réfléchir. Au nombre de demandes que j’envoie, il est possible que je reçoive un refus à tout moment. Est-ce que je vais vraiment passer les prochains mois à encaisser les déceptions surprises?
J’ai élaboré une petite tactique pour éviter de sombrer dans la déprime. J’ai dressé une sorte de tableau où j’inscris toutes les fois où j’ai eu le courage de demander quelque chose. Lorsque je reçois un refus, je le note dans mon tableau et ça me force à voir l’ensemble les demandes faites. Ce n’est pas grand chose, mais c’est mieux qu’une réponse négative sans conclusion. Depuis, j’ai reçu un refus du CALQ et d’une revue littéraire. Je les vois moins comme des échecs que comme des dossiers clos. Fermer un dossier est toujours satisfaisant.
J’ai toujours eu du mal à demander de l’aide et pour cette raison, même après plus de 15 ans d’activité dans le milieu culturel, je n’ai jamais eu de bourse de création et je n’ai jamais fait de résidence. Je ne sais pas si ça changera, mais ça ne peut bouger que si j’ose demander. Mon tableau est témoin de toutes ces fois où j’ai assez cru en moi. Si je ne reçois que des refus dans les prochains mois, je pourrai au moins dire que j’ai essayé. C’est énorme.